dimanche 9 septembre 2012

Un portefeuille perdu

Dans la revue datée du 20 août 1790 « Affiches, Annonces et Avis divers » (Source Google Book) se trouve une annonce au sujet d’un portefeuille perdu :

Le 14 (août 1790), entre 6 & 8h du soir, on a perdu, au Palais royal, un PORTE-FEUILLE rouge, renfermé dans un autre bleu, contenant plusieurs billets & une lettre-de-change échue. Récomp. honn. A qui le rapportera à M. Le Boulenger, rue S. Honoré, hôtel d’Angleterre, près du café de la Régence.


Dans des précédents articles j’ai déjà mentionné le caractère « chaud » du quartier du Palais Royal, autour du Café de la Régence et ce durant près de deux siècles.
Pourtant en s’y promenant de nos jours dans ce quartier chic il est difficile d’imaginer la débauche.
Les filles de joie y seront nombreuses du 18ème jusqu’au début du 20ème siècle (on retrouve de nombreuses références à ceci dans la main courante du commissariat de police de ce quartier au début du 20ème siècle). Mais dans le quartier se trouvent également des maisons de jeu.

L’annonce mentionne « l’hôtel d’Angleterre ». Il semble qu’à la fin du 18ème siècle l’hôtel soit de bonne tenue - « Souvenirs de Paris en 1804, par Auguste Kotzebue » (source Google Book).

« J’ai logé dans un des meilleurs quartiers de Paris, à l’hôtel d’Angleterre, près du Palais-Royal et de cinq à six théâtres ; mon logement consistait en une antichambre, un salon, une petite chambre à coucher, une chambre de travail, une garde-robe, une petite chambre pour un valet-de-chambre, un entresol pour un domestique et pour placer du bois. Il y avait des cheminées en marbre ; les planchers étaient couverts de beaux tapis, l’ameublement était en soie ; il y avait des pendules, de grandes glaces, de jolies tapisseries ».

Mais les choses se gâtent ensuite et par exemple en 1832 dans le livre « Paris ou le livre des cent-et-un » (source Google book – il s’agit d’un guide sur Paris) on apprend que :

« Puis vient la place et le Palais-Royal (le Palais-Cardinal) dont nous avons déjà parlé. A gauche, tout près du Café de la Régence, si vieux de réputation, et qui a de si vieux habitués, de braves joueurs d’échecs qui restent une demi-heure sur un pion sans mot dire ; à côté, dis-je, un estaminet se distingue au fond d’une longue cour. C’est là que se voyait le célèbre Hôtel d’Angleterre, ce réceptacle de joueurs, de curieux, de débauchés et de filous ; c’était comme une succursale du N°113. Le joueur à moitié ruiné venait y finir sa nuit ; quelquefois aussi il allait l’achever sous les eaux de la Seine ou dans un corps-de-garde, en attendant les assises ou le bagne de Toulon ».

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