mardi 4 septembre 2012

La « Datcha » d’Ivan Tourgueniev

De même que le Café de la Régence se dépeuplait durant l’été, j’ai laissé un peu de côté ce blog durant mes congés…
Mais je ne suis pas resté inactif pour autant, cela a été l’occasion de faire quelques recherches et j’ai notamment visité un lieu ayant un rapport plus ou moins direct avec le Café de la Régence.
Il s’agit du chalet de l’écrivain russe Ivan Tourgueniev dans lequel l'écrivain a vécu la dernière partie de sa vie.
La « datcha » d’Ivan Tourgueniev est située à Bougival dans les Yvelines à quelques kilomètres à l’ouest de Paris. Je vous invite à visiter ce petit musée hors du temps et du brouhaha de la ville.

 La "datcha" d'Ivan Tourgueniev

Quel lien entre Tourgueniev et le Café de la Régence ?
En fait l’écrivain avait deux passe-temps principaux : la chasse et le jeu d’échecs.

Le conservateur du musée européen d’Ivan Tourgueniev, Alexandre Zviguilsky (photo) m’a chaleureusement accueilli pour discuter notamment de cette passion du jeu d’échecs, et je l’en remercie.

 (plaque au 210 rue de Rivoli à Paris)
Il m’a appris que Tourgueniev habita assez longtemps au 210 rue de Rivoli, une adresse à quelques centaines de mètres du Café de la Régence. Durant cette période, en 1860/1861, il fréquenta régulièrement le Café de la Régence et avait notamment deux surnoms « Monsieur Jean » et « Le Chevalier du Fou » du fait de son amour pour cette pièce !
En 1861, il eut également l’occasion de jouer un match contre le français d’origine polonaise Wladislaw Maczuski. La seule victoire d’Ivan Tourgueniev a été publiée dans la revue « La Nouvelle Régence » en 1861. Je rédigerai un article plus détaillé sur Tourgueniev et le Café de la Régence ultérieurement.


Un des points intéressants de cette visite dans la datcha de Tourgueniev est justement la mise en scène de cette partie dans un petit film tourné à l’occasion de l’année franco-russe en 2010 (photo).
Alexandre Zviguilsky m’a également fait part de son désir secret de recréer l’atmosphère du Café de la Régence dans une pièce du musée !

Un dernier point important : lui-même joueur d’échecs, il a eu l’occasion dans sa jeunesse de se rendre au Café de la Régence dans les années 60 (il ne se souvenait plus de l’année de cette visite, mais plutôt au début des années 60 – voir cet article pour un aspect du Café dans les années 50). Là se trouvait la fameuse table de Napoléon (sans doute la « vraie » table pour attirer les touristes – voir mon article dédié au sujet de cette table) sur laquelle était posé un jeu sous une cloche de verre présenté comme le jeu de Napoléon (détail sur lequel a insisté Alexandre Zviguilsky). Ce dernier détail était sans doute une idée et une invention du propriétaire de l’époque, car je n’ai trouvé nulle part une mention d’un tel jeu.
En tout cas c’est le témoignage qui mentionne l’existence du Café à une date la plus proche de nous. 

1 commentaire:

  1. C’est avec grand plaisir que je viens de trouver et lire vos informations très instructives sur le Café de la Régence, car je recherche les sites de la visite de Howard Staunton à Paris en 1843 et 1844-45. Staunton séjournait a l’hotel de Lille, c’est-à-dire l’hotel de Lille et d’Albion, au numéro 40 rue St Thomas du Louvre. Cet hotel était près non-seulement du Cercle des Échecs mais aussi de l’établissement commercial (vins en gros) de Saint-Amant au 42 rue St Thomas du Louvre. Votre découverte du factum de Vielle fut géniale.
    On trouve beaucoup d’information topographiques sur Paris dans les annuaires du 19ème siècle, par example: Galignani, Didot-Botin, Stamford etc -- dont plusieurs exemplaires de cet époque sont gratuitement disponibles chez Google Books. Mais la plupart de ces annuaires/almanachs concentrent sur les personnages de commerce ou de gouvernment. Connaissez-vous de tels annuaires ou l’on pourrait denicher les habitants dans chaque rue, comme l’on les trouve dans Kelly’s Street Guide de Londres. Je voudrais trouver l’habitation à Paris de Thomas Jefferson Bryan (un collectioneur Américan de tableaux anciens) qui fut un des seconds de Staunton en 1843 et qui habitait Paris depuis 1835. Je croix que c’est Bryan qui est assis (vue frontale avec cheveux foncés) près de Staunton dans la peinture imaginée du match par Marlet. Ou est cette peinture aujourd’hui ?
    C’est dans le Stamford’s Guide to Paris (1865) que j’ai appris qu’il n’était pas d’usage de fumer dans un café, mais que cela était permis dans un « estaminet, » c-à-d un café-fumeur. On peut supposer que l’estaminet aurait sa propre porte d’entrée extérieure. Il semble donc que les plusieurs salles du Café de la Régence contenait un café, un estaminet et le salon du Cercle.
    Marc Loost e-mail: marc36uag@btinternet.com

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