mercredi 7 mars 2012

Le jeu d'échecs dans les écoles

L’idée d’introduire le jeu d’échecs dans les écoles est un cheval de bataille de la FFE depuis quelques années.
Différentes lettres d’intentions et différents accords avec le ministère de l’éducation semblent indiquer que c’est sur la bonne voie.
Mais cette idée n’est absolument pas récente, loin de là.

Voici un article paru dans la revue « La Stratégie » de juin 1912.
Mais l’expérience ne semble pas être reconduite les années suivantes.

La Stratégie - Juin 1912

« Dans son assemblée générale du 22 juin, l’Union des Amateurs de la Régence, après l’approbation sans réserve des comptes du trésorier et lecture du rapport de l’année, prend quelques décisions d’ordre intérieur – [établissement d’un catalogue de la bibliothèque, reliure ; mise à jour de la liste des sociétaires ; création d’un banquet annuel, etc…] – elle ratifie la nomination, à titre d’essai, du maître J.Taubenhaus comme professeur de la Société, et approuve un certain nombre de dons et souscriptions accordés par le Comité durant son dernier exercice et dont le plus important consiste en traités d’échecs offerts en prix aux lycées parisiens. Il est ensuite procédé au remplacement des membres sortant du comité : M. Lucien Lévy, démissionnaire, est réélu trésorier à l’unanimité.
Puis, sur proposition de M. Delaire, l’Assemblée décide de relever le défi du club de Ajedrez de Lima (Pérou) pour un match en deux parties par télégraphe ».
(Le Figaro - 12 juillet 1911 - Source Gallica BNF)

Le Figaro avait déjà publié dans une brève en première page (!!) de son édition du 12 juillet 1911 (donc l’exercice précédent dont parle la Stratégie de 1912).
Théodore Steeg est alors le ministre de l'instruction publique et des Beaux-arts.

PETITES CURIOSITÉS

On savait qu’un certain nombre de joueurs d’échecs se réunissaient tous les jours au café de la Régence. Il n’est guère de Parisiens qui n’aient été voir ces sages, penchés sur l’échiquier, et faisant galoper le cavalier vers la dame. Pourtant, tout a bien changé depuis que Diderot recueillait les mémorables propos du neveu de Rameau.
Mais ce qu’on ignorait, c’est que les joueurs d’échecs du café de la Régence se fussent réunis en une association qui a pour titre : Union amicale des amateurs d’échecs de la Régence. Or, que voulez-vous que fasse le président d’une Union, sinon d’aller voir les ministres ? Tous les présidents des Unions agissent ainsi, et pareillement les secrétaires des syndicats. Et ils présentent des revendications.
Donc, le président des amateurs d’échecs est allé voir le ministre de l’instruction publique. Il lui a dit « : « Ne pourrait-on enseigner le jeu d’échecs aux élèves des lycées ? »
Et sans doute il n’était pas question de nommer dans chaque lycée un maître du noble jeu. Le ministre a écouté avec bienveillance. Il a autorisé l’Union à faire distribuer, en même temps que les livres de prix, des « Traités du jeu d’échecs » aux bons élèves. C’est très bien. Palamède, dit-on, trompa par cette distraction les mornes factions du siège de Troie. C’est un petit souvenir classique que sauve M. Steeg, sans y penser. Peu de chose, dites-vous ? Hé ! au temps où nous sommes…

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