jeudi 20 octobre 2011

Le comte de Falkenstein

Dans un précédent article j’indiquais que l’Empereur Joseph II était venu à Paris en 1777.
Vous trouverez ici une page web du sitedu Château de Versailles à ce sujet qui explique la raison de sa venue.
J’en extrais deux phrases

L’empereur arrive à Versailles le 19 avril. Soucieux de sa liberté de mouvement, il a pris le pseudonyme de comte de Falkenstein et loge dans une modeste auberge de la ville.

Si Versailles est le lieu des confessions, Paris est celui des découvertes. L’empereur veut tout voir et tout connaître. Il devient l’idole de la capitale par sa simplicité.

Ci-dessous j’ai reproduit un extrait d’un ouvrage qui raconte le séjour de l’Empereur.
Il s’agit d’un véritable livre de propagande ! Comme l’Empereur est bon avec le peuple français …

Dans celui-ci est raconté deux anecdotes sur sa venue au « Caffé de la Régence » pour y jouer aux « échets » (le « c » ne se prononçait pas et du coup l’orthographe du mot variait…).
Ces extraits ne sont pas datés, mais les anecdotes précédentes du livre laissent à penser que cette visite se fit début mai 1777. Espérait-il rencontrer Philidor ?


Source Google Book – Livre du Chevalier du Coudray, ancien Mousquetaire du Roy

Anecdotes intéressantes et historiques de l’illustre voyageur.
Pendant son séjour à Paris – 1777

Avertissement
C’est un Recueil des faits, dits, gestes et actions, avec les actes de générosité, de bienfaisance & même d’humanité de Monsieur le Comte de FALCKENSTEIN. On y ajoute les pièces de Vers & de Prose faites à sa louange.

(...) On rapporte cette aventure diversement : le lieu de la scène ne varie pas, c’est toujours au Caffé de la Régence. M. le Comte de Falckenstein entre dans ce Caffé pour y jouer une partie d’échets ; il n’y trouve personne, la Maîtresse lui dit que c’est à cause de l’Empereur qui devait venir au Palais Royal, « Voici plusieurs fois que cela arrive, dit-elle, & cela me fait grand tort, je ne vends rien le matin, tout Paris veut voir l’Empereur. Il est naturel d’estimer ceux qui font du bien. » Trois ou quatre personnes viennent & refusent toutes de jouer à cause de l’Empereur. Notre Illustre Voyageur reste seul, parle à la Limonadière ; & lui demande si elle a vu l’Empereur : cette femme répond simplement, que son état l’en empêchait : mais qu’elle fera en sorte de s’échapper un matin pour l’aller voir à son Hôtel, attendu que ce Prince était d’un abord facile. M. le Comte de Falckenstein ne dit mot ; tire un louis d’or & le lui donne, il ajoute ; « Voilà Louis XVI, & voilà l’Empereur »

L’autre version est, que M. le Comte de Falckenstein entre au caffé de la Régence, & demande à jouer aux échets, une personne seule s’offre pour faire sa partie, à condition qu’elle sera très-courte : mais comme elle ne finissait pas, notre joueur fort inquiet, se tourne, se remue, frappe du pied, & M. le Comte de Falckenstein demande à cette personne ce qu’elle a : « Monsieur, dit-il, c’est que l’Empereur doit venir au Palais Royal, & que j’ai grande envie de le voir : ainsi remettons la partie à ce soir, ou à demain matin ».

Un peu plus loin dans l’ouvrage on y lit la chose suivante.
Il est indiqué « la muse limonadière ». Est-ce la limonadière du Café de la Régence ? 
Le texte ne le dit pas, mais la proximité avec les anecdotes précédentes le laisse à penser.

Les Journalistes ont consigné aussi dans leurs Feuilles les pièces de vers que la verve de nos Poètes a produites. Jaloux de célébrer à l’envi les uns des autres la noble simplicité qui pare la personne & toutes les actions de M. le Comte de Falckenstein. L’impression séparée en a fait paraitre d’autres ; telle que cette Requête à Sa Majesté Impériale par la Muse Limonadière.

Depuis cette auguste Alliance
Formée entre l’Aigle & le Lis,
Loin d’être un Etranger en France,
Vous y trouvez votre pays,
Et surtout par la ressemblance
Des grandes qualités entre Vous & Louis :
La justice & la bienfaisance
Vous font chérir chez vos Sujets ;
Mais tout peuple aime à voir de près
Ceux qui font bénir leur puissance ;
Plus ils prodiguent leur présence,
Et plus les cœurs sont satisfaits.
Vous ordonnez sur Vous qu’on garde le silence
Mais en vain vous voulez voyager inconnu,
Prince, trop d’éclat vous devance,
Et c’est celui de la Vertu.


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